Le risque chimique dans les garages
Prévenir le risque chimique dans les garages est un enjeu majeur des professionnels du secteur. Pour se faire, 7 services ont mutualisés leurs moyens et leurs compétences pour mener une étude d'envergure dans les établissements de Drôme et d'Ardèche. De ce travail est né un guide et 11 fiches permettant d'accompagner les acteurs à une meilleure prévention des risques chimiques.
Un secteur concerné au premier plan par les agents chimiques dangereux
Que ce soit dans l’entretien et la réparation de voitures, de poids lourds ou de deux-roues, les garages constituent une part importante des entreprises suivies par les Services de Prévention et de Santé au Travail Interentreprises (SPSTI), représentant généralement entre 4 et 8 % de leurs adhérents.
Parmi les multiples risques professionnels présents dans ces ateliers, le risque chimique occupe une place centrale. En effet, les salariés du secteur, notamment les mécaniciens et les peintres, sont nettement plus exposés aux agents chimiques dangereux (ACD) que la moyenne des travailleurs français. Cette surexposition n’est pas sans conséquences : maladies respiratoires, affections cutanées, certains cancers ou encore troubles de la reproduction sont autant de pathologies pouvant être liées à ces expositions professionnelles.
Pourtant, le danger des produits chimiques utilisés quotidiennement reste largement méconnu. L’évaluation du risque chimique demeure une démarche complexe et souvent mal maîtrisée par les employeurs comme par les salariés.
Des outils concrets pour accompagner la prévention dans les garages
Face à ce constat, une démarche collective a été initiée par sept SPSTI, en partenariat avec le syndicat professionnel Mobilians (ex CNPA), afin d’accompagner les garages de la Drôme et de l’Ardèche dans l’évaluation et la réduction de leur risque chimique.
Ce projet d’envergure a permis de diagnostiquer près de 300 établissements, impliquant plus de 600 salariés. À partir d’observations de terrain, de mesures terrains, d’analyses de fiches de données de sécurité et de questionnaires médicaux, chaque entreprise a bénéficié d’un diagnostic personnalisé avec des préconisations adaptées.
Cette action a permis de faire émerger plusieurs constats majeurs :
- La présence fréquente de substances Cancérogènes, Mutagènes ou Reprotoxiques (CMR) dans les produits utilisés ;
- Des systèmes d’aspiration souvent absents ou peu efficaces ;
- Des équipements de protection individuelle (EPI) mal adaptés ou inadaptés ;
- Un besoin fort de sensibilisation et d’accompagnement exprimé tant par les salariés que par les employeurs.
À partir de cette expertise terrain, un guide de bonnes pratiques a été élaboré, structuré par thématiques clés (peinture, dégraissage, opérations moteur en marche, etc.).
Pour prolonger et renforcer cette action, des fiches ressources synthétiques ont été créées. Elles visent à :
- Identifier les produits à risque ;
- Proposer des solutions concrètes de substitution, de captation ou de protection ;
- Aider à mieux choisir ses produits ;
- Faciliter l’information et la formation des équipes.
Ces outils sont pensés pour être faciles d’accès et immédiatement mobilisables par les professionnels du secteur. Ils s’inscrivent dans une logique de prévention active et opérationnelle.
Comment sensibiliser ?
Pensez à votre Service de Prévention et de Santé au Travail qui est à la dispositon des entreprises et de leurs salariés.
STDV propose, ainsi, des ateliers de sensibilisation dédiés au risque chimique. Si vous êtes adhérents, le coût de ces atelier est compris dans votre cotisation annuelle !
Ressources
Une démarche reconnue
La démarche engagée dans la Drôme et l’Ardèche, reconnue par l'INRS dans sa revue de référence (TF312, 2023), illustre l’importance d’un travail collectif et partenarial pour faire progresser la prévention dans des secteurs à risques comme les garages automobiles.
Consulter le retour d'expérience publié dans la revue d l'INRS
Grâce à ces fiches ressources, les SPSTI apportent un appui concret aux entreprises, leur permettant de transformer les constats en actions. En complément, des aides financières, notamment via la CARSAT Rhône-Alpes , peuvent faciliter la mise en œuvre des mesures recommandées.
Une prévention réussie commence par une meilleure compréhension des risques et un accompagnement adapté : ces outils sont là pour y contribuer.
Merci aux services et professionnels contributeurs :
Un merci spécifique à Damien Arnoux, Référent Risque chimique pour STDV, rédacteur de ce blog et membre actif du groupe de travail interservices "Prévention du risque chimique dans les garages".
